Jean-Paul Charles Aymard Sartre (/ˈsɑrtrə/; French: [saʁtʁ]; 21 June 1905 – 15 April 1980) was a French philosopher, playwright, novelist, screenwriter, political activist, biographer, and literary critic. He was one of the key figures in the philosophy of existentialism and phenomenology, and one of the leading figures in 20th-century French philosophy and Marxism.
Sartre's primary idea is that people, as humans, are "condemned to be free". This theory relies upon his position that there is no creator, and is illustrated using the example of the paper cutter. Sartre says that if one considered a paper cutter, one would assume that the creator would have had a plan for it: an essence. Sartre said that human beings have no essence before their existence because there is no Creator. Thus: "existence precedes essence". This forms the basis for his assertion that since one cannot explain one's own actions and behaviour by referencing any specific human nature, they are necessarily fully responsible for those actions. "We are left alone, without excuse."
Sartre maintained that the concepts of authenticity and individuality have to be earned but not learned. We need to experience "death consciousness" so as to wake up ourselves as to what is really important; the authentic in our lives which is life experience, not knowledge.Death draws the final point when we as beings cease to live for ourselves and permanently become objects that exist only for the outside world. As such, death emphasizes the burden of our free, individual existence.
As a junior lecturer at the Lycée du Havre in 1938, Sartre wrote the novel La Nausée (Nausea), which serves in some ways as a manifesto of existentialism and remains one of his most famous books. Taking a page from the German phenomenological movement, he believed that our ideas are the product of experiences of real-life situations, and that novels and plays can well describe such fundamental experiences, having equal value to discursive essays for the elaboration of philosophical theories such as existentialism. With such purpose, this novel concerns a dejected researcher (Roquentin) in a town similar to Le Havre who becomes starkly conscious of the fact that inanimate objects and situations remain absolutely indifferent to his existence. As such, they show themselves to be resistant to whatever significance human consciousness might perceive in them.
He also took inspiration from phenomenologist epistemology, explained by Franz Adler in this way: "Man chooses and makes himself by acting. Any action implies the judgment that he is right under the circumstances not only for the actor, but also for everybody else in similar circumstances."
This indifference of "things in themselves" (closely linked with the later notion of "being-in-itself" in his Being and Nothingness) has the effect of highlighting all the more the freedom Roquentin has to perceive and act in the world; everywhere he looks, he finds situations imbued with meanings which bear the stamp of his existence. Hence the "nausea" referred to in the title of the book; all that he encounters in his everyday life is suffused with a pervasive, even horrible, taste—specifically, his freedom. The book takes the term from Friedrich Nietzsche's Thus Spoke Zarathustra, where it is used in the context of the often nauseating quality of existence. No matter how much Roquentin longs for something else or something different, he cannot get away from this harrowing evidence of his engagement with the world.
The novel also acts as a terrifying realization of some of Kant's fundamental ideas; Sartre uses the idea of the autonomy of the will (that morality is derived from our ability to choose in reality; the ability to choose being derived from human freedom; embodied in the famous saying "Condemned to be free") as a way to show the world's indifference to the individual. The freedom that Kant exposed is here a strong burden, for the freedom to act towards objects is ultimately useless, and the practical application of Kant's ideas proves to be bitterly rejected.
L'enfer, c'est les autres
Quand on écrit une pièce, il y a toujours des causes occasionnelles et des soucis profonds. La cause occasionnelle c'est que, au moment où j'ai écrit Huis clos, vers 1943 et début 44, j'avais trois amis et je voulais qu'ils jouent une pièce, une pièce de moi, sans avantager aucun d'eux. C'est-à-dire, je voulais qu'ils restent ensemble tout le temps sur la scène. Parce que je me disais que s'il y en a un qui s'en va, il pensera que les autres ont un meilleur rôle au moment où il s'en va. Je voulais donc les garder ensemble. Et je me suis dit, comment peut-on mettre ensemble trois personnes sans jamais en faire sortir l'une d'elles et les garder sur la scène jusqu'au bout, comme pour l'éternité. C'est là que m'est venue l'idée de les mettre en enfer et de les faire chacun le bourreau des deux autres.
Telle est la cause occasionnelle. Par la suite, d'ailleurs, je dois dire, ces trois amis n'ont pas joué la pièce, et comme vous le savez, c'est Michel Vitold, Tania Balachova et Gaby Sylvia qui l'ont jouée.
Mais il y avait à ce moment-là des soucis plus généraux et j'ai voulu exprimer autre chose dans la pièce que, simplement, ce que l'occasion me donnait. J'ai voulu dire « l'enfer c'est les autres ». Mais « l'enfer c'est les autres » a été toujours mal compris. On a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c'était toujours des rapports infernaux. Or, c'est tout autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l'autre ne peut être que l'enfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce qu'il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes. Quand nous pensons sur nous, quand nous essayons de nous connaître, au fond nous usons des connaissances que les autres ont déjà sur nous, nous nous jugeons avec les moyens que les autres ont, nous ont donné, de nous juger. Quoi que je dise sur moi, toujours le jugement d'autrui entre dedans. Quoi que je sente de moi, le jugement d'autrui entre dedans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d'autrui et alors, en effet, je suis en enfer. Et il existe une quantité de gens dans le monde qui sont en enfer parce qu'ils dépendent trop du jugement d'autrui. Mais cela ne veut nullement dire qu'on ne puisse avoir d'autres rapports avec les autres, ça marque simplement l'importance capitale de tous les autres pour chacun de nous.
Deuxième chose que je voudrais dire, c'est que ces gens ne sont pas semblables à nous. Les trois personnes que vous entendrez dans Huis clos ne nous ressemblent pas en ceci que nous sommes tous vivants et qu'ils sont morts. Bien entendu, ici, « morts » symbolise quelque chose. Ce que j'ai voulu indiquer, c'est précisément que beaucoup de gens sont encroûtés dans une série d'habitudes, de coutumes, qu'ils ont sur eux des jugements dont ils souffrent mais qu'ils ne cherchent même pas à changer. Et que ces gens-là sont comme morts, en ce sens qu'ils ne peuvent pas briser le cadre de leurs soucis, de leurs préoccupations et de leurs coutumes et qu'ils restent ainsi victimes souvent des jugements que l'on a portés sur eux.
À partir de là, il est bien évident qu'ils sont lâches ou méchants. Par exemple, s'ils ont commencé à être lâches, rien ne vient changer le fait qu'ils étaient lâches. C'est pour cela qu'ils sont morts, c'est pour cela, c'est une manière de dire que c'est une « mort vivante » que d'être entouré par le souci perpétuel de jugements et d'actions que l'on ne veut pas changer.
De sorte que, en vérité, comme nous sommes vivants, j'ai voulu montrer, par l'absurde, l'importance, chez nous, de la liberté, c'est-à-dire l'importance de changer les actes par d'autres actes. Quel que soit le cercle d'enfer dans lequel nous vivons, je pense que nous sommes libres de le briser. Et si les gens ne le brisent pas, c'est encore librement qu'ils y restent. De sorte qu'ils se mettent librement en enfer.
Vous voyez donc que « rapport avec les autres », « encroûtement » et « liberté », liberté comme l'autre face à peine suggérée, ce sont les trois thèmes de la pièce.
Je voudrais qu'on se le rappelle quand vous entendrez dire... « L'enfer c'est les autres ».
Je tiens à ajouter, en terminant, qu'il m'est arrivé en 1944, à la première représentation, un très rare bonheur, très rare pour les auteurs dramatiques : c'est que les personnages ont été incarnés de telle manière par les trois acteurs, et aussi par Chauffard, le valet d'enfer, qui l'a toujours jouée depuis, que je ne puis plus me représenter mes propres imaginations autrement que sous les traits de Michel Vitold, Gaby Sylvia, de Tania Balachova et de Chauffard. Depuis, la pièce a été rejouée par d'autres acteurs, et je tiens en particulier à dire que j'ai vu Christiane Lenier, quand elle l'a jouée, et que j'ai admiré quelle excellente Inès elle a été.
L'enfer, c'est les Autres, Sartre
23 juillet 2009
Il serait erroné de croire, comme on peut le lire sur Internet, que la formule de Sartre relève de la misanthropie. « L'enfer, c'est les Autres » ne signifie pas que la compagnie des autres hommes me fait vivre un enfer, et qu'après tout, je serai bien plus heureux s'ils n'étaient pas là. Sartre ne veut en aucun cas dire que les Autres me sont désagréables, tout égocentriques ou caractériels qu'ils sont.
Cette citation de Sartre se situe presque à la fin de Huis clos, la plus connue de ses pièces de théâtre. Dans cette pièce, trois personnages (Garcin, Inès, Estelle) se retrouvent dans le même appartement, alors qu'ils ne se connaissent pas le moins du monde. Leur seul point commun est qu'ils sont tous les trois morts ; et que ce sont tous des assassins. Ils comprennent qu'ils sont en fait en enfer, même si rien ne le laisserai penser à première vue. L'appartement dans lequel ils sont réunis n'a rien d'une salle de torture, il ressemble à une très luxueuse cellule. Où sont les pals, les fouets, les grils, et tous les engins infernaux ?
Ils découvrent un enfer qui est bien moins terrible que prévu. En tout cas, ils le pensent au début. Car ils se rendent vite compte, ensuite, qu'ils sont chacun le bourreau l'un de l'autre. Voilà ce qui fait dire à Garcin : « Alors c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous vous rappelez : le souffre, le bûcher, le gril... Ah! Quelle plaisanterie. Pas besoin de gril : l'enfer, c'est les Autres. »
Ils sont tous les trois confinés dans cet appartement, sans issue, face à face. Ils ne peuvent plus s'éviter ou s'ignorer. Leur enfer, leur torture, ce n'est jamais les supplices physiques de la géhenne, mais bien plutôt, pour chacun, la présence des deux autres à ses côtés. Observé, aucun d'entre eux ne pourra jamais trouver le répit. La souffrance est bien plus mentale que physique ici.
A l'aide de cette pièce de théâtre, l'intention de Sartre est de simplifier sa philosophie, de la rendre abordable au plus grand nombre en l'imageant, en la mettant en scène. En faisant dire à Garcin, « l'enfer, c'est les Autres », Sartre veut d'abord mettre l'accent sur son athéisme. L'enfer n'existe pas, Dieu non plus, il n'y a pire souffrance que de vivre, ici et maintenant, sur cette terre. Cette souffrance, c'est ce que signifie en second lieu sa citation, vient de l'impossibilité pour l'homme de se détacher du regard des autres. C'est ce qu'il appelle ailleurs l'intersubjectivité. Les autres sont la condition de mon existence, sans eux, je ne suis rien ; mais ce sont aussi des juges auxquels je ne peux jamais me soustraire.
NOTES
SARTRE J.-P., Huis clos suivi de Les mouches, Paris, Gallimard, 2004.
Ibid., p.93.
SARTRE J.-P., L’existentialisme est un humanisme, Paris, Gallimard, 1996, p.59.
ces gens-là sont comme morts, en ce sens qu'ils ne peuvent pas briser le cadre de leurs soucis, de leurs préoccupations et de leurs coutumes et qu'ils restent ainsi victimes souvent des jugements que l'on a portés sur eux.JP Sartre
"l'enfer c'est les autres » a été toujours mal compris. On a cru que je voulais dire par là que nos rapports avec les autres étaient toujours empoisonnés, que c'était toujours des rapports infernaux. Or, c'est tout autre chose que je veux dire. Je veux dire que si les rapports avec autrui sont tordus, viciés, alors l'autre ne peut être que l'enfer. Pourquoi ? Parce que les autres sont, au fond, ce qu'il y a de plus important en nous-mêmes, pour notre propre connaissance de nous-mêmes. Quand nous pensons sur nous, quand nous essayons de nous connaître, au fond nous usons des connaissances que les autres ont déjà sur nous, nous nous jugeons avec les moyens que les autres ont, nous ont donné, de nous juger. Quoi que je dise sur moi, toujours le jugement d'autrui entre dedans. Quoi que je sente de moi, le jugement d'autrui entre dedans. Ce qui veut dire que, si mes rapports sont mauvais, je me mets dans la totale dépendance d'autrui et alors, en effet, je suis en enfer. Et il existe une quantité de gens dans le monde qui sont en enfer parce qu ils dépendent trop du jugement d'autrui. Mais cela ne veut nullement dire qu'on ne puisse avoir d'autres rapports avec les autres, ça marque simplement l'importance capitale de tous les autres pour chacun de nous." Jean Sol Partre