Mello da Gubio. Actif à Gubbio entre 1330 et 1360
Triptyque.
Eléments de la prédelle d'un retable.
Nancy. Musée des Beaux Arts.
UNE HISTOIRE DE LA PEINTURE PLATE (1)
La "Peinture Plate" est une nouvelle esthétique qui rencontre un grand succès au cours du 19è siècle et au début du 20è.
La "Peinture Plate" se définit très simplement : elle supprime ou réduit la perspective et les volumes. Cette technique privilégie les lignes, les surfaces, plutôt que la profondeur et les volumes. Le tableau retrouve, ou plutôt impose ses deux dimensions, le sujet peint doit se conformer à cette platitude du support.
Edouard Manet est un des fondateurs, en France, de la peinture plate. Les successeurs de Manet seront très nombreux.
Seulement à titre indicatif, en France : Gauguin (1848-1903), Maurice Denis (1870-1943), Vallotton (1865-1925), Emile Bernard (1868-194), Matisse (1869-1954)... Jean Jacques Henner a pratiqué ce genre de technique.
En Allemagne : Kirchner (1880-1938), Emile Nolde (1867-1956), Pechstein (1881-1955) Auguste Macke (1887-1914) Lyonel Feininger(1871-1956)....
En Italie citons, Massimo Campigli (1895-1971) ou Modigliani (1884-1920), un Néo-Byzantin !
"La Peinture Plate", la peinture en deux dimensions, n'est pas une technique nouvelle, inventée à partir de rien, au 19è siècle, en Europe.
Les arts de la peinture, fresques, mosaïques et tableaux, dans les sociétés Paléo-chrétienne, Byzantine, Romane, Gothique à ses débuts, et même dans le Gothique tardif, dit International, appartiennent, plus ou moins, à cette esthétique.
Si on observe seulement l'Europe, et ses environs proches, l'art des hommes, la peinture en particulier, a déjà parcouru plusieurs fois, dans les deux sens, le chemin qui va d'une représentation du monde en deux dimensions, à celle qui exprime le monde en trois dimensions.
Les peintures rupestres nous montrent les premières "peintures plates". Les hommes des cavernes savent parfois utiliser les irrégularités des grottes pour donner l'illusion des volumes des animaux ou des hommes, mais leurs techniques du dessin et de la peinture ne leur permettent pas encore de créer l'illusion des volumes et de la profondeur sur une surface plate.
Les peintures murales Egyptiennes et Crétoises nous montrent les diverses techniques employées pour tenter de rendre le plus exactement possible, sur la surface plane des murs, un réel qui est, pour nous, en trois dimensions. Ce n'est pas un petit défi. Les solutions techniques sont diverses, et l'une des plus originales fut celle, Egyptienne, qui consiste à représenter les corps humains de profil pour la tête, les bras, les jambes, et de face pour le tronc et le bassin.
La peinture grecque et romaine a presque entièrement disparue. Elle est connue seulement par les textes, la céramique grecque, les mosaïques et les peinture murales Romaines. C'est ainsi que l'on sait que la peinture de l'Antiquité était parvenue à une représentation exacte, réaliste, en trois dimensions, de la nature, des animaux et des hommes. Quelques fresques romaines en apportent la preuve. De nombreuses mosaïques aussi, comme celles, à Rome, de Santa Constanza.
Dès le 4è siècle de notre ère les techniques régressent dans l'Empire romain. En sculpture le groupe des quatre empereurs romains, appelé "les Tétrarques", date de 300. Il est un témoin de la difficulté que rencontrent déjà les sculpteurs de l'époque pour rendre de manière naturelle les volumes des personnages et caractériser les personnes.
En peinture, en mosaïques notamment, l'évolution vers une stylisation de plus en plus accentuée des représentations, animales, humaines et des paysages, est très claire. Les artistes ne savent plus rendre les volumes et la perspective. Ils ne savent plus donner l'illusion de la troisième dimension sur une suface plane. Les peintres ne savent plus, non plus, caractériser et individualiser les visages, ni exprimer toute la gamme des émotions humaines. Les animaux n'ont guère de ressemblance avec leurs modèles vivants.
Les mosaïques des églises de Rome ou de Ravenne témoignent fort bien de cette régression. A cette époque ce n'est pas un choix, comme ce sera le cas à l'époque de l'Art Moderne, c'est une incapacité, un recul progressif des compétences techniques.
L' esthétique n'en souffre pas, car l'expression du Beau est indépendante des techniques. Et une société comme Byzance, même quand elle aura retrouvé, après les épreuves de la peste et des invasions, des capacités techniques parfois équivalentes à celles de l'Antiquité, conservera l'esthétique qu'elle avait créée aux temps difficiles. Une esthétique qu'elle imposera dans toute l'Europe orthodoxe. Ce n'est plus ici un signe de régression, c'est une culture adoptée.
A HISTORY OF THE FLAT PAINTING (1)
The flat painting is a new aesthetic that meets a great success during the 19th century and early 20th.
The flat painting is defined very simply: it eliminates or reduces the perspective and volumes. This technique favors the lines, the surfaces, rather than the depth and the volumes. The table imposes its two dimensions, the painted subject must comply with the flatness of the support.
Edouard Manet was a founder in France of the flat paint. Manet's successors will be very numerous.
Only indicatively, in France: Gauguin (1848-1903), Maurice Denis (1870-1943), Vallotton (1865-1925), Emile Bernard (1868-194), Matisse (1869-1954)... Jean Jacques Henner practiced this kind of technique.
In Germany: Kirchner (1880-1938), Emile Nolde (1867-1956), Pechstein (1881-1955) Auguste Macke (1887-1914) Lyonel Feininger(1871-1956)...
In Italy include, Massimo Campigli (1895-1971) or Modigliani (1884-1920), a Neo-byzantin!
"The Flat Painting", the painting in two dimensions, is not a new technique, invented from nothing, in the 19th century, in Europe.
The arts of painting, frescoes, mosaics and Tables, in the Paleo-Christian societies, Byzantine, Romanesque, Gothic in its infancy, and even the late Gothic, said International, are belong, more or less, to this aesthetic.
If we observe only Europe, and its vicinity, the art of men, especially in painting, has traveled several times, in both directions, the path that goes from a representation of the world in two dimensions, to that in which expresses the world in three dimensions.
The cave paintings show us the first "flat painting". The cave people know sometimes use the irregularities of the caves to create the illusion of the volumes of animals or humans, but their techniques of drawing and of painting do not allow them to create the illusion of volumes and the depth on a flat surface. The Egyptian and Cretan murals show us the various techniques used to try to represent it as accurately as possible on the flat surface of the walls, a reality which is, for us, three-dimensional. This is not a small challenge. The technical solutions are diverse, and one of the most original was, Egyptian, who is to represent the human body profile for the head, arms, legs, and opposite for to the trunk and pelvis.
Greek and Roman, paintings have almost entirely disappeared. She is known only by the texts, Greek ceramics, mosaics and wall paintings Roman. This is how it is known that the painting of antiquity had arrived at an accurate representation, realistic, three-dimensional, of the nature, of animals and men. A few Roman frescoes are proof. Also, many mosaics, like those at Rome, of Santa Constanza.
From the 4th century AD,it is a technical regress in the Roman Empire. In sculpture, the group of four Roman emperors called " TheTetrarchs" date of 300. It is a witness to the difficulties already faced by the sculptors of this time to express naturally the volumes of the characters and characterize people.
In painting, especially in mosaics, the evolution towards a stylization increasingly accentuated of the representations, animals, humans and of the landscape is very clear. Artists no longer know how to express the volumes and perspective. They no longer know make the illusion of the third dimension on a flat surface. The painters no longer know, either, characterize and individualize the faces, nor express the full range of human emotions. The animals have little resemblance to their live models.
The mosaics of the churches of Rome and Ravenna testify well of this regression. At this time it is not a choice, as will be the case at the time of the Modern Art, it is a inability, a gradual decline of technical skills.
Aesthetics does not suffer, because the expression of beauty is independent of the techniques. And a society like Byzantium, even when she has found once again after the events of the plague and invasions, sometimes technical capabilities equivalent to those of ancient times, will retain the aesthetics she had created in difficult times. It will export this aesthetic throughout Europe Orthodox. It is not here a sign of regression, is an adopted culture.