Jean Auguste Dominique Ingres. 1780-1867. et Alexandre Desgoffe. 1805-1882. Paris. Vénus à Paphos. vers 1852. Paris Orsay.
Tableau inachevé qui est aussi un portrait de Mme Antonie Balaÿ. Desgoffe élève d'Ingres a peint les feuillages.
Table unfinished who is also a Mrs. Antonie Balaÿ portrait. Desgoffe, a pupil of Ingres, painted the foliage.
LE DESSIN ET LA COULEUR
Le tableau de Guido Reni est une allégorie paisible des relations du Dessin et de la Couleur. Mais en réalité les relations ont été souvent tendues entre le Dessin et la Couleur.
Les deux courants, le courant du dessin, que l'on peut dire classique, et celui coloriste, traversent une partie de l'histoire de la peinture européenne sous des appellations différentes selon les époques.
Il faut cependant attendre le 16è et "la peinture pleine", c'est dire la peinture imitant parfaitement la nature, la peinture capable de restituer les trois dimensions de notre monde visible, pour que cette distinction apparaisse clairement au travers de l'opposition entre l'école florentine (classique) et l'école vénitienne (coloriste).
Pour certains historiens de l'art Giorgione serait un des premiers peintres à peindre directement son tableau, sans passer par le préalable du dessin.
Giorgio Vasari auteur en 1550 des "Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes" avait critiqué sévèrement le Tintorêt pour sa négligence du dessin : " Ses croquis, dit-il, sont si rudes que les traits de son crayon manifestent plus de force que de jugement et semblent tracés au hasard."
et :" Si, au lieu de s'écarter de la bonne voie, il avait continué le noble style de ses prédécesseurs, il serait devenu un des plus grands peintres que Venise ait jamais eus." Ce en quoi il se trompait lourdement, le jugement du Temps ayant donné raison au Tintoret contre Vasari dont l'ouvrage très intéressant n'est pas exempt d'erreurs. Et en tant que peintre Vasari est estimé fort en dessous du Tintoretto.
Le courant classique est surtout caractérisé par la précision du dessin, la finesse de la touche, l'achèvement du tableau. Ensuite vient une relative sobriété des couleurs. Le courant classique préfère aussi, en principe, la modération dans l'expression des sentiments et une certaine retenue dans le mouvement. Mais le lien n'est pas direct entre le fond et la forme. Des thèmes baroques ou romantiques peuvent être traités de manière classique. De même, des sujets classiques peuvent être peints dans un style coloriste et expressif.
En Italie le courant classique a eu Florence et Bologne pour champions. Selon les époques il prend le nom de Classicisme, à partir des Carrraci, d'Atticisme, de Néo-classicisme, d'Académisme...
L' autre courant, que l'on peut appeller coloriste, privilégie nettement la couleur sur le dessin. Cette école de peinture ne dessine pas nécessairement le tableau avant de le peindre. Elle peint directement sur la toile sans passer par le dessin, ou tout au moins un dessin précis. On peut dire que cette école dessine avec les couleurs. Le courant coloriste s'autorise aussi un fini de la touche moindre, et accepte de considérer comme achevé des tableaux plus proches de l'esquisse. Par ailleurs, mais ce n'est pas une règle absolue, il préfère l'expression des sentiments à leur sobriété et le mouvement à la stabilité..
Le courant coloriste a pris des noms divers selon les époques : Maniérisme, Baroque, Rococo, Romantisme, Impressionnisme, Fauvisme, Expressionnisme...
Durant toute l'histoire de la peinture européenne nombreux ont été les peintres qui ont empruntés à chacun de ces deux courants. Toute l'école de la peinture française, sous Louis XIII et Louis XIV, est un mélange subtile de classicisme et de baroque, avec des accents plus classiques ou plus baroques, selon les époques et les peintres.
La France a entretenu la querelle des partisans de Rubens (Colorisme Baroque), opposés aux partisans de Poussin (Classique).
Au 19è la France verra l'affrontement entre les néo-classiques (Ingres) et l'Académisme (Couture, Bouguereau, Cabanel) d'une part, et d'autre part les peintres romantiques (Delacroix) puis réalistes (Millet, Courbet), les pré-impressionnistes (Ecole de Barbizon) et un peu plus tard les impressionnistes.
Delacroix et l'école romantique annonce déjà très clairement l'Art Moderne.
La fin du 19è siècle et surtout le début du 20è siècle vont être le chant du cygne puis la mort de l'esthétique classique dans la peinture européenne. A partir des Impressionnistes on peut dire que c'est le triomphe de l'esthétique coloriste dans la peinture figurative.
THE DRAWING AND THE COLOR.
The painting by Guido Reni is a peaceful allegory of the relations between the Drawing and the Color. But in reality the relations have often been strained between the Drawing and the Color.
The two currents, the current of the drawing, which can be called classical, and the colorist, traverse part of the history of European painting under different names according to the epochs.
However, we must wait until the 16th century and the "full painting" ie the painting perfectly imitating the nature, the painting capable of reproducing the three dimensions of our visible world, so that this distinction can be seen clearly through the opposition between the Florentine school (classique) and the Venetian school (coloriste).
For some art historians Giorgione would be one of the first painters to paint his array directly on the canvas, without going through the preliminary of the drawing.
Giorgio Vasari, autor in 1550 of the "Lives of the Best Painters, Sculptors and Architects", had severely criticized Tintoretto for his negligence of the drawing: "His sketches," he says, "are so rude that the features of his pencil show more strength than of judgment and seem to be drawn at random. "
And: "If, instead of departing from the right path, he had continued the noble style of his predecessors, he would have become one of the greatest painters Venice ever had." In this he was mistaken, for the judgment of Time having given reason to Tintoretto against Vasari, whose very interesting work is not free of errors. And as a painter Vasari is esteemed far below the Tintoretto.
The classical current is mainly characterized by the precision of the drawing, the fineness of the paint touch, the completion of the painting. Then comes a relative sobriety of colors. The classical current also prefers, in principle, the moderation in the expression of feelings and a certain restraint in the movement. But the link is not direct between the substance and the form. Baroque or romantic themes can be treated in a classic way. Similarly, classical subjects can be painted in a colorist and expressive style.
In Italy the classical current had Florence and Bologna for champions. According to the times it takes the name of Classicism, starting from Carrraci, Atticism, Neoclassicism, Academism.
The other current, which may be called colourist, clearly favors color on the drawing. This school of painting does not necessarily draw the picture before painting it. She paints directly on the canvas without going through the drawing, or at least a precise drawing. It can be said that this school draws with colors. The Colorist current also allows a touch less finite, less perfect, less detailed, and accepts completed tables closest the sketch. Also, but it is not an absolute rule, he prefers the expression of feelings to their sobriety and movement to stability.
The colorist current has taken various names according to the epochs: Mannerism, Baroque, Rococo, Romanticism, Impressionism, Fauvism, Expressionism ...
Throughout the history of European painting many have been the painters who borrowed from each of these two currents. The whole school of French painting, under Louis XIII and Louis XIV, is a subtle blend of classicism and baroque, with more classic or more baroque accents, according to the epochs and the painters.
France has maintained the quarrel between the partisans of Rubens ((Colourism Baroque)), opposed to the partisans of Poussin (Classic).
In the 19th century, France experienced a confrontation between the neo-classics (Ingres) and the Académisme (Couture, Bouguereau, Cabanel) on the one hand, and, secondly, the romantics (Delacroix) then realistics painters (Millet, Courbet ), the pre-impressionists (Barbizon School) and a little later the Impressionists.
Delacroix and the Romantic school already clearly announces the Modern Art.
The end of the 19th century and especially the beginning of the 20th century were to be the song of the swan and then the death of the classical aesthetics in European painting. From the Impressionists one can say that it is the triumph of colorist aesthetics in figurative painting.