X Italie vers 1510
Saint Jérome pénitent.
Milan Pinacoteca Ambrosiana
Influence de Léonard de Vinci
LE SACRIFICE, DANS LES RELIGIONS ET LES IDEOLOGIES.
A/ Le sacrifice est une des expressions religieuses les plus anciennes. La religion c'est d'abord, historiquement, craindre, servir et honorer les Dieux. Négocier avec les Dieux la tranquillité des hommes. De la Chine à Rome en passant par la Grèce et l'Egypte cette conception des relations des hommes et des dieux est une permanence des cultures. L'Adoration aimante et confiante de Dieu ou des Dieux est dans l'histoire de l'humanité, une manifestation exceptionnelle et tardive de l'esprit religieux. Elle n'apparaît qu' après l'Adoration-soumission, l'adoration craintive.
Les sacrifices sont une pratique constante dans l'histoire de toutes les religions. Certaines religions sont restées particulièrement sanglantes à des époques proches de la nôtre, comme la religion aztèque dont on évalue les victimes à une cinquantaine de mille par an. Certainement la cause la plus déterminante du succès des espagnols dans leur conquête du Mexique : l'alliance des peuples sacrifiés avec les Espagnols contre les Aztèques a été décisive pour la victoire. Bien plus que les chevaux ou les quelques armes à feu d'une poignée d'espagnols.
L'histoire du sacrifice d'Isaac est une trace de ces anciennes pratiques dans le judaïsme. Une autre histoire de l'Ancien Testament témoigne aussi de ces pratiques sacrificielles chez les Hébreux : le sacrifice de la fille de Jephté. Le sacrifice d'Isaac rappelle le moment où le sacrifice humain a été remplacé par le sacrifice d'un animal. On retrouve la même histoire symbolique dans la mythologie grecque avec le sacrifice d'Iphigénie, où Artémis (Diane) intervient pour substituer une biche à la fille d'Agamemnon. Les sacrifices humains ont été interdits à Rome seulement en 97 avant notre ère. Et certaines sources font état de sacrifices humains chez les Gaulois à l'époque de la conquête de César (50 avant).
Tout l'Ancien Testament reste, comme le Coran, essentiellement inspiré par l'idée d'une adoration respectueuse, distanciée et soumise de l'homme à Dieu. Islam se traduit par soumission.
L'Adoration amoureuse de la divinité est une innovation qui apparaît de manière claire au Proche Orient de culture sémitique avec les Evangiles. Mais cette conception de la relation de l'homme et de la divinité est née plusieurs siècles auparavant, dans une autre civilisation, l'Inde. L'Inde hindouiste a conçu bien avant notre ère, la notion de Bakthi (ou Bhakti): La Bhagavad-gita qui expose la voie de la Bhakti (Bhakti-yoga) est datée par les spécialistes occidentaux entre -500 et moins 200.
B/ Le Sacrifice n'était pas seulement celui des hommes au profit des Dieux. C'était aussi le sacrifice des Dieux, eux mêmes, dans leur acte de création du monde: Le Sacrifice du Dieu lui même, nécessaire pour faire naître, renaître ou régénérer la vie. Une notion très ancienne, aussi ancienne que le sacrifice de l'homme aux dieux. Cette conception du sacrifice divin créateur de vie est présente dans l'Egypte antique, en Mésopotamie, dans l'Inde védique, védantique et brahmanique. Il existe donc deux notions différentes du Sacrifice : le sacrifice propitiatoire et le sacrifice originel et salvateur.
Le Nouveau Testament, dans ce sens, n'est pas la fin du sacrifice, mais au contraire sa réaffirmation : la mort du Christ est une illustration de cette autre conception du sacrifice religieux, puisque le Christ s'incarne et se sacrifie pour racheter l'homme du péché originel, et que la messe et l'eucharistie sont une perpétuation de cette vision des rapports entre l'homme et la divinité.
Au proche orient sémitique, mais sous domination gréco-romaine, c'était un bouleversement dans la conception des rapports entre l'homme et Dieu : Au sacrifice de l'homme aux Dieux ou à Dieu que proposait l'Ancien Testament, le Nouveau Testament opposait le sacrifice de Dieu (fait homme) pour l'homme. Une idée pas du tout sémitique, et qui a d'ailleurs été rejetée par les religions sémitiques. Le Judaïsme d'abord, et l'Islam ensuite, deux religions très proches, qui voient dans ce Dieu qui s'incarne (encore une idée indienne) et se sacrifie pour l'homme une conception tout à fait scandaleuse de la divinité.
C/ Le sacrifice humain n'est pas un monopole des religions. Il ne faut pas croire les "Lumières" quand elles affirment que l'homme progresse rationnellement et moralement et que le Sacrifice humain est seulement une trace monstrueuse des obscurantismes religieux du passé ou du présent : Les idéologies profanes, laïques, rationalistes et athées cultivent, proclament et honorent l'idée de sacrifice humain avec constance, et avec des conséquences numériquement considérables.
Il ne s'agit plus seulement de sacrifier une vie, ni même comme chez les Aztèques des milliers, mais des dizaines de millions.
Les Idéologies laïques ne sacrifient pas les hommes à Dieu, bien sûr, mais à une Idée: l'homme moderne n'adore plus Dieu, mais la Raison, le Progrès, la Démocratie, le Parti Unique, la Société sans Classes, le Petit Livre Rouge, les Droits de l'Homme, la Race et la Société sans Races, la République Universelle.....
Un petit retour sur l'histoire du Sacrifice Humain est instructif :
1° La révolution française au nom de "la Patrie en danger", de la Liberté, de la Fraternité, de l'Egalité a contraint à se sacrifier environ 800.000 personnes sur les champs de bataille européens, et certainement plus de 400.000 à l'intérieur du pays. Rien que pour la France. Il faut ajouter les victimes des guerres révolutionnaires chez les Européens "réactionnaires", les prétendus "agresseurs" de la France républicaine. Et si on prend en considération le Premier Empire de Napoléon ...les chiffres des sacrifiés, français et européens montent encore considérablement.
2° L'Ultra-nationalisme européen a été à l'origine du sacrifice de plusieures dizaines millions d'humains de 1914 à 1945 sur les champs de bataille du monde entier, et dans les camps de déportés ou de prisonniers de toutes les parties en lutte. L'extrémisme nationaliste s'est exporté jusqu'au Japon.
La conquête ou la reconquête de "la Terre Promise", en Palestine ou ailleurs, avec ou sans l'alliance de Dieu, est une histoire qui se répète partout dans le monde depuis des siècles et qui justifie bien des sacrifices humains. Des Juifs, aux Japonais en passant par les Chinois, les Grecs et les Romains les sacrifices humains à la race, au peuple élu, à la cité, au roi, à la patrie, à la nation, à l'empire, à la république, à la démocratie sont une constante de l'histoire des hommes.
3° A l'époque des Royaumes Combattants (5è siècle avant notre ère) les chinois se massacraient déjà par dizaines de millions, mais pas pour Dieu.
Les interminables guerres entre cités grecques, la guerre du Péloponnèse par exemple, n'étaient pas motivées par la religion. Pas du tout. Pas plus que les guerres médiques ou les conquêtes d'Alexandre, de la République romaine, ou de César.
Les terribles invasions Normandes, Mongoles ou Turco-Mongoles, de Attila à Gengis Khan et Tamerlan, n'étaient pas justifiées par la religion.
La Guerre de Cent ans entre la France et l'Angleterre, les Guerres d'Italie, les guerres de Louis XIV n'avaient pas Dieu pour motif. Et même au temps des "guerres de religion" quand le cardinal de Richelieu soutenait les protestants d'Allemagne, ce n'était évidemment pas pour des motifs religieux.
4° Des dizaines de millions d'hommes ont été sacrifiés à l'idée de la société mondialiste sans classe, totalement athée, par "l'avant garde éclairée du prolétariat", entre 1917 (Lénine et ses émules ou successeurs) et les années 1960-80 encore (Mao et la révolution culturelle, ou Pol Pot). C'était la pensée de Lénine : il faut sacrifier les branches pourries de l'humanité pour faire fleurir l'Homme Nouveau, l'"Homo Sovieticus"
5° Les bombardements de Dresde et d'Hiroshima et Nagasaki (1945) ont sacrifiés des vies totalement innocentes, tout aussi innocentes que celle d'Isaac, au nom de la Liberté et de la Démocratie. Pas au nom de Dieu.
Et les "Droits de l'Homme" continuent de justifier une multitude d'interventions sacrificielles dans le monde entier depuis 1945. On compte à l'évidence déjà bien plus de morts sacrifiés au nom de la Liberté, de l'Egalité, de la Fraternité Universelle (prolétarienne ou pas) et des Proclamations des Droits, que de la Croix du Christ, ou d'Allah.
6° L'actuel terrorisme islamique est une perpétuation politico-religieuse de cette conception sacrificielle des rapports humains, et il autorise beaucoup de monde en Occident à croire qu'il justifie leurs propres massacres-sacrificiels politico- idéologiques. Le terroriste musulman se sacrifie et sacrifie ses victimes à son Dieu et à sa conception de la société islamique. Mais Qui a commencé à sacrifier dans cette histoire récente ? La poule islamique ou l'oeuf démocratique ?
7° le Sacrifice d'hommes et de femmes innocents, de sociétés, de cultures ou de monuments, comme Notre Dame de Paris par exemple, est bien souvent le fait d'une volonté idéologique et politique reposant sur des principes sataniques comme le célèbre "Ordo ab Chao" de la franc-maçonnerie internationale.
Le Sacrifice est donc une idée, sacrée ou profane, religieuse ou laïque qui se porte toujours très bien, un sacrifice collectif, comme chez les Aztèques, et qui tend constamment au Massacre des Innocents.
THE SACRIFICE, IN RELIGIONS AND IDEOLOGIES.
A/ The Sacrifice is one of the oldest religious expressions. Religion is first, historically, the fear, the serve and to honor the Gods. Negotiate the tranquility of men with the Gods. From China to Rome, through Greece and Egypt, this conception of the relations between men and gods is a permanence of cultures.
The Adoration, loving and trusting, of God or the Gods is in the history of mankind, an exceptional and belated manifestation of the religious spirit. It appears only after the Adoration-submissive, the appréhensive adoration.
The Sacrifices are a constant practice in the history of all religions. Some religions have remained particularly bloody, at times close to our own, like the Aztec religion, whose victims are valued at about fifty thousand a year. Certainly the most decisive cause of the success of the Spaniards in their conquest of Mexico: the alliance of the nations sacrificed with the Spaniards against the Aztecs was decisive for the victory. Much more than the horses or the few guns of a handful of Spaniards.
The history of Isaac's sacrifice is a trace of these ancient religious practices in Judaism. Another history of the Old Testament also testifies to these sacrificial practices among the Hebrews : the sacrifice of Jephthah. Isaac's sacrifice recalls the moment when human sacrifice was replaced by the sacrifice of an animal. We find the same symbolic history in Greek mythology with the sacrifice of Iphigenia, where Artemis (Diana) intervenes to substitute a hind for the daughter of Agamemnon. Human sacrifices were banned in Rome only in 97 BCE. And some sources mention human sacrifices among the Gauls at the time of the conquest of Caesar (50 before).
All the Old Testament remains, as the Koran, essentially inspired by the idea of a respectful, distanced and submissive adoration of man to God. Islam translates into submission.
The loving Adoration of the divinity is an innovation which appears clearly in the Middle East of Semitic culture, only with the Gospels. But this conception of the relationship between man and divinity was born several centuries earlier, in another civilization, India. Hindu India conceived the notion of Bakthi (or Bhakti) long before our era: The Bhagavad-gita which exposes the way of the Bhakti (Bhakti-yoga) is dated by the Western specialists between -500 and less 200.
B/ The Sacrifice was not only that of men for the benefit of the gods. The Sacrifice of God Himself, necessary to give birth, to rebirth or to regenerate life. A very ancient notion, as ancient as the sacrifice of man to the gods. This conception of the divine sacrifice, creator of Life, is present in ancient Egypt, in Mesopotamia, in Vedic, Vedantic and Brahmanic India.
There are therefore two different notions of sacrifice: the propitiatory sacrifice and the original (initial) and saving sacrifice.
The New Testament, in this sense, is not the end of sacrifice, but rather its reaffirmation: the death of Christ is an illustration of this other conception of religious sacrifice, since Christ incarnates and sacrifices himself to redeem the man of original sin, and that the mass and the Eucharist are a perpetuation of this vision of the relations between man and divinity.
In the Semitic Near East, but under Greco-Roman domination, it was an upheaval in the conception of the relationship between man and God: Rather than the sacrifice of man to the Gods or to God proposed by the Old Testament, the New Testament proposed the sacrifice of God (made man) for man. An idea not at all Semitic, and which has been rejected by the Semitic religions. Judaism first, and then Islam, two very close religions which see in this God who incarnates himself (another an Indian idea) and sacrificed himself for man a completely scandalous conception of the divinity.
C / Human sacrifice is not a monopoly of religions. We must not believe the "Enlightenment" when it affirms that man progresses rationally and morally and that the human Sacrifice is only a monstrous trace of the religious obscurantism of the past or the present: Profane, secular, rationalist and atheist ideologies cultivate, proclaim and honor the idea of human sacrifice with constancy, and with numerically considerable consequences. It is no longer a question of sacrificing one life, nor even as in the Aztecs thousands, but tens of millions.
The secular Ideologies do not sacrifice men to God, of course, but to an Idea: modern man no longer adores God, but the Reason, the Progress, the Democracy, the Single Party, the Society without Classes, the Little Red Book, the Rights Of the Man, The Race and the Society without Races, the Universal Republic .....
A brief review of the history of the Human Sacrifice is instructive:
1). The French Revolution, in the name of "the Fatherland in Danger", of Freedom, of Fraternity, of Equality has forced to sacrifice about 800,000 people on the European battlefields, and certainly more than 400,000 in the internal civil war. Only for France. We must add the victims of the revolutionary wars among the "reactionary" Europeans, the so-called "aggressors" of republican France. And if we add the First Empire of Napoleon ... the number of the men sacrificeds, French and European rise again considerably.
2) The European Ultra-nationalism was the cause of the sacrifice of several tens of millions of humans from 1914 to 1945 on the battlefields of the whole world and in the camps of deportees or prisoners of all the parties in fight. Nationalist extremism was exported to Japan.
The conquest or reconquest of "the Promised Land", in Palestine or elsewhere, with or without the covenant of God, is a history that has been repeated throughout the world for centuries and which justifies many human sacrifices. From the Jews, the Japanese, the Chinese, the Greeks and the Romans, the human sacrifices to the race, to the chosen people,to the city, to the king, to the country, to the nation, to the empire, to the republic, to the democracy are a constant in the history of men.
3). In the period of the Warring States (5th century BC) the Chinese massacred themselves by tens of millions, but not for God.
The interminable wars between Greek cities, the Peloponnesian war, for example, were not motivated by religion. Not at all. No more than the wars against the Persians or the conquests of Alexander, the Roman Republic, or Caesar.
The terrible invasions of Normans, Mongols or Turco-Mongols, from Attila to Genghis Khan and Tamerlane, were not justified by religion.
The Hundred Years War between France and England, the Italian Wars, and the wars of Louis XIV had no God for motive. And even in the time of the "wars of religion" when Cardinal Richelieu supported the Protestants of Germany, it was evidently not for religious reasons.
4). Tens of millions of people were sacrificed to the idea of the globalist society without class, totally atheist, by the enlightened vanguard of the proletariat, between 1917 (Lenin and his emulators or successors) and the years 1960- 80 (Mao and the Cultural Revolution, or Pol Pot). It was exactly Lenin's thought: we must sacrifice the rotten branches of humanity to make the New Man flourish.
5). The bombings of Dresden and Hiroshima and Nagasaki (1945) have sacrificed innocent lives, just as innocent as those of Isaac, in the name of Freedom and Democracy. Not in the name of God.
And "Human Rights" continue to justify a multitude of sacrificial interventions throughout the world since 1945.
There are certainly already many more deaths sacrificed in the name of the Statue of Liberty, Equality, Universal Brotherhood (proletarian or not) and Proclamations of Rights, than of the Cross of Christ, or Allah.
6. The present Islamic terrorism is a politico-religious perpetuation of this sacrificial conception of human relations, and it authorizes many in the West to believe that it justifies their own political-ideological massacres. The Muslim terrorist sacrifices himself and sacrifices his victims to his God and his conception of Islamic society. But Who began to sacrifice in this recent history? The Islamic hen or the democratic egg?
7° the Sacrifice of innocent men and women, societies, cultures or monuments, such as Notre Dame de Paris for example, is very often the result of an ideological and political will based on satanic principles such as the famous "Ordo ab Chao" of international Freemasonry.
The Sacrifice is therefore an idea, sacred or profane, religious or secular, which always works very well, a collective sacrifice, as in the case of the Aztecs, and which tends constantly to the Massacre of the Innocents.