Pierre Auguste Renoir 1841-1919 Paris
Après le bain. After the Bath 1847
Wien Belvedere
LA FEMME DANS LA PEINTURE EUROPEENNE
Une question : Dans quelles grandes civilisations mondiales, à part l'Europe chrétienne (Catholique, Orthodoxe, puis seulement à partir du 17è siècle, Protestante) la femme a, officiellement, gouverné les hommes, et légitimement tenue sa place dans la hiérarchie politique ?
A Question: In what major world civilizations, except the Christian Europe (Catholic, Orthodox, and only from the 17th century, Protestant) woman has officially ruled the men, and legitimately held its place in the political hierarchy?
La peinture (et la sculpture) européennes sont tout à fait remarquables par la place importante qu'elles ont accordé à la femme dans l'art. Une importance que l'on ne retrouve nulle part ailleurs dans l'art des grandes civilisations. Sauf dans l'Egypte antique, la Crète minoenne, et dans l'Hindouisme.
La Grèce et Rome offrent de multiples exemples de représentations de la femme, habillée ou nue. En peinture l'héritage est mince (essentiellement les céramiques), mais la sculpture témoigne de l'importance de la femme comme thème de l'art. Une importance qui n'est pas seulement limitée à la sphère privée ou artistique, mais qui concerne la sphère sociale, publique. Les Déesses grecques et romaines, leur présence permanente dans la peinture et la sculpture, les temples qui leurs sont consacrés, sont le témoignage de ce rôle de la femme dans la civilisation européenne de l'Antiquité. Toutefois la Grèce pose une question intéressante : Celle de la différence entre le rôle tout à fait majeur, de la femme dans la mythologie, et la religion grecque, comparé à son insignifiance dans le domaine politique. Même s'il a existé une évolution vers une importance plus grande de la femme dans les sociétés grecques et romaines au cours des siècles, dans l'Antiquité, l'influence de la femme grecque et romaine reste essentiellement cantonnée à la sphère du privé et de l'art, pas du politique. Le mariage des cultures pré-indo-européennes et indo-européennes conquérantes à partir de l'âge des métaux pourrait expliquer cette dichotomie.
Les vestiges de l'art Minoen en Crète (2700-1200 environ) du musée d'Heraklion sont très clairs : les femmes jouaient un rôle social et politique très évident dans cette civilisation. Or cette civilisation minoenne est une source absolument directe de la culture grecque, et de son évolution vers une civilisation plus complexe. Le rôle de la Crète minoenne dans l'histoire grecque est décisif. Il suffit de rappeler que selon la mythologie classique Zeus a été élevée en Crète sur le Mont Ida, pour échapper à son père Chronos. Ainsi la présence des nombreuses Déesses dans la mythologie et la religion grecque s'explique sans aucun doute, en bonne partie, par l'héritage minoen. Cette importance de la femme dans les civilisations antérieures à l'âge des métaux a nécessairement eu des influences, à terme, sur les sociétés grecques, romaines, ensuite européennes. Mais les conquérants indo-européens de l'âge du bronze ont maintenu la prééminence masculine dans le domaine politique. C'est ainsi que Zeus gouverne seul les Dieux, les Déesses, et les humains, mais trompe son épouse Héra autant que faire se peut, même si cela lui vaut quelques contrariétés dans le privé. Le règne de la Grande Déesse Mère des temps néolithiques est terminé et la société Gréco-romaine est politiquement masculine, même encore dans l'antiquité tardive.
Par contre à partir de l'époque médiévale, aux temps catholiques et orthodoxes, la femme joue en Europe un rôle public et politique qui est loin d'être insignifiant . Princesses, reines, régentes, duchesses et comtesses n'ont pas que des rôles honorifiques, elles gouvernent les sociétés. Elles ont investi le domaine politique.
Il est possible d'apercevoir trois sources principales et directes à l'origine de la civilisation européenne actuelle :
1° La Grèce et Rome, dont nous avons vu que l'influence comme modèle sur le rôle politique de la femme européenne a certainement été mineure.
2° Par le biais de la religion chrétienne héritée du Bas Empire Romain : les sources sémitiques judaïques. Mais chez les sémites, juifs ou musulman, le rôle de la femme est totalement limité à la sphère du privé. La femme n'a aucun rôle politique ou public. Chez les Juifs le rôle public des femmes se limite à tuer ou faire tuer les ennemis du peuple juif (Esther, Judith, Jael...).
3° Les peuples de cultures Celtes, Germaniques, Slaves, et Scandinaves au nord qui formaient la base de la population et ensuite après les grandes invasions toute la haute aristocratie et les familles royales régnantes. Sauf dans les pays scandinaves, la noblesse européenne est essentiellement germanique d'origine. Or il semble que dans les cultures des peuples celtes, germaniques, slaves et scandinaves, la femme a anciennement tenu un rôle public secondaire mais non négligeable, en plus de son activité dans la vie privée. Mais l'art n'en témoigne pas, ou peu.
Avec l'Europe chrétienne, ou plus exactement catholique et orthodoxe, la femme ne disparaît donc nullement de la sculpture ou de la peinture. Elle s'habille. L'art de l'Europe catholique notamment fait une grande place à la femme. Vénus, Diane, les Nymphes disparaissent certes. Mais les Saintes sont innombrables, et la Vierge est omniprésente. La Vierge est, aussi et surtout, la Mère de l'Enfant. Quel art dans le monde a fait autant de place à la mère et à l'enfant ?
La quasi divinisation de la Vierge Marie dans la peinture et la sculpture européenne, qui est une caractéristique des religions catholiques et orthodoxes, est totalement rejetée par les cultures sémitiques (juifs et musulmans) et aussi par le protestantisme, dont l'héritage judaïque est très important de par l'importance accordée à l'Ancien Testament. Cette quasi divinisation de la Vierge pourrait avoir ses sources dans les traditions celtiques, germaniques, scandinaves et slaves et dans la mythologie et la religion grecque, et au delà de la Grèce et de Rome, dans la culture minoenne.
"Quasi divinisation" en effet, car si dans la tradition populaire la Vierge est adorée comme une déesse, dans la doctrine catholique et orthodoxe, dans la théologie, la Vierge n'est absolument pas une déesse. Elle est l'objet d'un culte, supérieur à celui accordé aux saints, mais elle n'est pas adorée comme Dieu. Ces différences entre la religion populaire et la doctrine se retrouvent dans le Bouddhisme : Bouddha est adoré comme un Dieu par les masses. Il n'est pas Dieu dans la doctrine. Le culte de la Vierge n'est d'ailleurs absolument pas dans les Évangiles, il a été organisé ultérieurement par L'Église pour des raisons éthiques et politiques. Cette politique de L'Église, qui est en place dès les temps paléochrétiens et barbares, a eu des conséquences sociologiques très importantes au fil des siècles sur le statut de la femme européenne. L'importance idéologique de la femme dans la religion catholique et orthodoxe a eu des conséquences dans le rôle privé et public de la femme européenne. Par exemple si on compare avec les civilisations chinoises et sémitiques, juives ou islamisées.
La femme catholique et orthodoxe peinte ou sculptée s'habille si on compare à l'Antiquité gréco-romaine, mais un espace non négligeable pour le Nu subsiste dans la peinture catholique, à l'ouest de l'Europe. Pas à l'Est, dans l'art orthodoxe. Quelques thèmes de l'Ancien Testament permettaient aux peintres de ne pas perdre la main dans la représentation du nu féminin, et de satisfaire avec discrétion la libido de leurs clients aristocrates. Adam et Eve en tout premier, ensuite à partir du 16è siècle, Bethsabée au Bain, Suzanne et les vieillards, Lot et ses filles, Samson et Dalila, Judith et Holoferne. Le nu masculin est représenté lui aussi fort souvent, avec le Christ, Adam et quelques saints, Jérôme, et surtout Saint Sébastien, dont les représentations sont toujours très orientées homophiles du moins à partir du 15è siècle. A la " Renaissance" en effet la représentation du nu féminin augmente très sensiblement, en même temps que les thèmes tirés de la Mythologie et de l'histoire gréco-romaine. Les peintres ont désormais la possibilité d'ajouter aux thèmes de l'ancien testament ceux de l'Antiquité. Dans toute l'Europe, au nord (Cranach) comme au sud, c'est une explosion de nus féminins. Et de nus masculins aussi, car le nu a été un sujet de prédilection de peintres de la fin du 15è et du 16è siècle dans leur reconquête technique du rendu réaliste des figures humaines.
Avec la Réforme la peinture religieuse disparaît presque totalement, sauf le Christ en croix. Dans la peinture profane, la représentation du nu féminin (ou masculin) disparaît aussi totalement. Le protestantisme, retour à l'Ancien Testament de culture sémitique, est infiniment plus puritain que le catholicisme. Sauf quelques exceptions dans l'art religieux de Rembrandt qui constitue ainsi une double exception dans le monde protestant (peinture religieuse et nu féminin)
La femme est très présente dans la peinture protestante, profane, des Pays Bas du Nord, mais elle est tout à fait habillée. Il n'y a plus d'Eve ou de Suzanne, ni de Filles de Lot. La femme n'est plus Vierge ou Sainte, elle n'est pas non plus Vénus ou Diane. La femme est bourgeoise, servante, marchande ou paysanne. Et mère. La mère et l'enfant ont conservé une bonne place dans la peinture néerlandaise, mais leur représentation est laïcisée. Ce n'est plus la Mère adorant l'Enfant, c'est la mère épouillant son enfant. Nuances. La femme ivre apparaît, la femme de moeurs facile est suggérée, mais toujours habillée.
A la même époque, le reste de l'Europe au sud, catholique, continue dans la même voie ouverte par la Renaissance : la représentation de la femme est abondante, soit dans le cadre religieux, soit dans celui de l'Antiquité, soit par le portrait. La femme, nue ou habillée, est omniprésente dans l'oeuvre de Rubens. Mais le 17 è siècle finissant et le 18è siècle commençant, deviennent parfois "polissons" ( Fragonard). L'érotisme est plus affiché dans la représentation du nu féminin.
Aux 19è et 20 siècles, à l'époque de l'Art Moderne, entre 1815 et 1950, la femme continue d'être un sujet de prédilection pour les peintres (et les sculpteurs) et ses représentations sont extrêmement diverses. Les thèmes religieux, historiques ou mythologiques se raréfient au profit de la femme contemporaine au quotidien. Il n'est pas toujours certain que la femme gagne en beauté quand elle finit par ressembler à une guitare, qu'elle s'aplatit jusqu'à pouvoir passer sous les portes, ou qu'au contraire ses jambes et son tronc prennent des allures de tuyau de poêle. Mais l'essentiel est qu'elle est toujours là.
La femme, habillée ou nue, a presque totalement disparue dans l'Art Contemporain Institutionnel, celui des Musées. Les exceptions sont rarissimes, quand elles existent les artistes officiels cultivent la provocation par le Laid et l'Absurde, les caractéristique de la peinture contemporaine institutionnelle. L'Art peint et sculpté, "installé", d'après les années 1950 ne fait la place qu'à la femme laide et absurde.
Il est vrai qu'il est possible de voir la femme belle et significative dans les publicités. La femme n'est plus vierge, ni mère, elle n'est plus admirée, elle est consommée. Dans notre société occidentale, éclairée par les "Lumières", serait-ce une libération des obscurantismes du passé ?
L'Art est, à toutes les époques, un excellent révélateur des valeurs qui animent une société.
WOMEN IN EUROPEAN PAINTING
The painting (and sculpture) European are quite remarkable by the importance they accorded to the woman in the art. An importance that can not be found nowhere else in the art of great civilizations. Except in ancient Egypt and in Hinduism.
Greece and Rome offer multiple examples of representations of women, dressed or naked. In painting the heritage is thin (mainly ceramics), but sculpture shows the importance of women as a theme in art. An importance that is not only limited to the private or artistic sphere, but also concerns the social, public sphere. The Greek and Roman goddesses, their importance in painting and sculpture, the temples dedicated to them, are testimony to this role of women in the European civilization of Antiquity. However, Greece asks an interesting question: That of the difference between the very major role of women in mythology and the Greek religion, compared to their insignificance in the political field. Although there has been a shift towards the greater importance of women in Greek and Roman societies over the centuries, in Antiquity the influence of Greek and Roman women remained essentially confined to the private sphere and art, not politics. The marriage of the pre-Indo-European and conquering Indo-European cultures from the Metal Age onwards could explain this dichotomy.
The vestiges of Minoan art in Crete (2700-1200 approximately) in the Heraklion Museum are very clear: women played a very important social and political role in this civilization. Yet this Minoan civilization is an absolutely direct source of Greek culture, and of its evolution towards a more complex civilization. The role of Minoan Crete in Greek history is decisive. Suffice it to recall that according to classical mythology Zeus was raised in Crete on Mount Ida, to escape his father Chronos. Thus the importance of the goddesses in Greek mythology and religion is undoubtedly explained, in large part, by the Minoan heritage. This importance of women in civilizations prior to the Metal Age necessarily had influences, eventually, on Greek, Roman, and then European societies. But the Indo-European conquerors of the Bronze Age maintained male pre-eminence in politics. Thus Zeus alone rules the Gods, Goddesses, and humans, but cheats his wife Hera as much as possible, even if it causes him some annoyance in private. The reign of the Great Mother Goddess of Neolithic times is over and the Greco-Roman society is politically masculine, even in late antiquity.
On the other hand, starting from medieval times, in Catholic and Orthodox times, women in Europe have played a public and political role that is far from insignificant. Princesses, queens, regents, duchesses and countesses not only have honorary roles, they also govern societies. They have entered the political realm.
It is possible to see three main and direct sources at the origin of today's European civilization:
1° Greece and Rome, whose influence as a model on the political role of European women has certainly been minor.
2° Through the Christian religion inherited from the Lower Roman Empire: the Semitic-Judaic sources. But among the Semites, whether Jewish or Muslim, the role of women is totally limited to the private sphere. Women have no political or public role. Among the Jews, the public role of women is limited to killing or having killed the enemies of the Jewish people (Esther, Judith, Jael...).
3° The peoples of Celtic, Germanic, Slavic, and Scandinavian cultures in the north who formed the basis of the population and then after the great invasions all the high aristocracy and the reigning royal families. With the exception of the Scandinavian countries, European nobility is essentially of Germanic origin. However, it seems that in the cultures of the Celtic, Germanic, Slavic and Scandinavian peoples, women formerly held a secondary but not negligible public role in addition to their activity in private life. But art bears little or no witness to this.
With Christian Europe, or more exactly Catholic and Orthodox Europe, the woman does not disappear from sculpture or painting. She dresses. The art of Catholic Europe, in particular, gives a great deal of space to women. Venus, Diana, the Nymphs certainly disappear. But the saints women are innumerable, and the Virgin is omnipresent. The Virgin is, also and above all, the Mother of the Child. What art in the world has made so much room for the mother and the child?
The quasi deification of the Virgin Mary in European painting and sculpture, which is a characteristic of the Catholic and Orthodox religions, is totally rejected by the Semitic cultures (Jews and Muslims) and also by Protestantism, whose Jewish heritage is very important because of the importance given to the Old Testament. This quasi-deification of the Virgin could have its sources in Celtic, Germanic, Scandinavian and Slavic traditions and in Greek mythology and religion, and beyond Greece and Rome, in Minoan culture.
"Almost deification" indeed, for if in popular tradition the Virgin is worshipped as a goddess, in Catholic and Orthodox doctrine, in theology, the Virgin is absolutely not a goddess. She is the object of a cult, superior to that accorded to the saints, but she is not worshipped as God. These differences between popular religion and doctrine are found in Buddhism: Buddha is worshipped as a God by the masses. He is not God in doctrine. The worship of the Virgin is not at all in the Gospels, moreover, it was later organized by the Church for ethical and political reasons. This policy of the Church, which has been in place since early Christian and barbaric times, has had very important sociological consequences over the centuries on the status of European women. The ideological importance of women in the Catholic and Orthodox religions has had consequences for the private and public role of European women. For example if we compare with the Chinese and Semitic, Jewish or Islamic civilisations.
The painted or sculpted Catholic and Orthodox woman dresses if compared to Greco-Roman Antiquity, but a significant space for the Nude remains in Catholic painting in Western Europe. Not in the East, in Orthodox art. Some Old Testament themes allowed painters not to lose their hand in the representation of the female nude, and to discreetly satisfy the libido of their aristocratic clients. Adam and Eve first, then from the 16th century onwards, Bathsheba in the Bath, Susanna and the Elders, Lot and his daughters, Samson and Delilah, Judith and Holofernes. The male nude is also very often represented, with Christ, Adam and a few saints, Jerome, and especially Saint Sebastian, whose representations are always very homophile oriented at least from the 15th century. During the "Renaissance", the representation of the female nude increases significantly, along with themes taken from Mythology and Greco-Roman history. Painters now had the possibility of adding to the themes of the Old Testament those of Antiquity. All over Europe, in the north (Cranach) as well as in the south, there is an explosion of female nudes. And male nudes as well, because the nude was a favourite subject of painters at the end of the 15th and 16th centuries in their technical reconquest of the realistic rendering of human figures.
With the Reformation, religious painting disappeared almost completely, except for Christ on the cross. In secular painting, the representation of the female (or male) nude also disappears completely. Protestantism, a return to the Old Testament of Semitic culture, is infinitely more puritan than Catholicism. With a few exceptions in Rembrandt's religious art, which thus constitutes a double exception in the Protestant world (religious painting and female nude).
The woman is very present in the Protestant painting, secular, from the Northern low countries, but the woman is quite dressed. This is the end for Eve or Suzanne, or the daugthers of Lot. The woman is no longer Virgin or holy, it is not either Venus or Diana. The woman is bourgeois, servant, merchant, or peasant. And mother. The mother and child have maintained a good place in Dutch painting, but their representation is secularized. It is no longer "the Mother adoring the Child" is the mother delousing her child. The drunken woman appears, the woman of easy morals is suggested, but always dressed
At the same time, the rest of Europe to the south, Catholic, continues in the same path opened by the Renaissance: The representation of women is abundant or in the religious sphere or in that of antiquity or by the portrait. The woman, nude or dressed, is omnipresent in the work of Rubens. But the 17 th century ended and the 18th century beginning, sometimes become "coquin" (Fragonard). Eroticism is displayed in the representation of the female nude.
In the 19th and 20th centuries, in the era of Modern Art, between 1815 and 1950, women continued to be a favorite subject for painters (and sculptors) and their representations were extremely diverse. Religious, historical or mythological themes are becoming scarcer to the benefit of contemporary women in their daily lives. It is not always certain whether the woman gains in beauty when she ends up looking like a guitar, flattens out until she can pass under doors, or on the contrary her legs and trunk look like a stovepipe. But the main thing is that it's still there.
The woman, dressed or naked, has almost totally disappeared in Institutional Contemporary Art, that of the Museums. Exceptions are extremely rare, when they exist official artists cultivate provocation through the Ugly and the Absurd, the characteristics of institutional contemporary painting. The Art painted and sculpted, "installed", after the 1950s, only makes room for the ugly and absurd woman.
It is true that it is possible to see the beautiful and significant woman in advertisements. The woman is no longer a virgin, nor a mother, she is no longer admired, she is consumed. In our western society, enlightened by the "Enlightenment", would this be a liberation from the obscurantism of the past?
Art is, at all times, an excellent revealer of the values that animate a society.