Bressuire (Deux-Sèvres). - a photo on Flickriver

Bressuire (Deux-Sèvres).
Commune déléguée de St-Sauveur-de-Givre-en-Mai

Église Sainte-Trinité de Saint-Sauveur-de-Givre-en-Mai.

L'église date du dernier quart du XIIe siècle et du XVème siècle. La nef a été charpentée au XVème siècle.

Selon la tradition, il serait bâti à l'emplacement d'une fondation datant au moins du début du VIIIème siècle. Edifice appartenant à un prieuré relevant de l'abbaye de Luçon*, en Vendée.

La nef à vaisseau unique présente un curieux exemple de sanctuaire à déambulatoire dépourvu des habituelles chapelles rayonnantes.

Deux gros piliers à huit colonnes marquent l'entrée du chœur. Ce dernier est doté de piliers à trois colonnes et d'arcades en plein cintre qui le séparent du déambulatoire.

Les arcades du déambulatoire retombent sur des piliers quadrilobés, à l'exception des deux gros piliers à huit colonnes qui marquent l'entrée du chœur.

Le chœur et le déambulatoire sont voûtés en berceau et l'abside est en cul-de-four (en forme de demi-coupole).

Le nom de la paroisse "Saint-Sauveur-de-Givre-en-Mai" remonterait à l'époque de Charles martel**.
En 732, l’armée de Charles Martel bat celle d’Abdéram. Les Sarrazins défaits s’échappent dans toutes les directions et certains échouent à Saint-Sauveur. Ils se réfugient dans l’église du village prêts à y soutenir un siège. Les habitants, voyant leur église envahie, accourent, armés de fourches ou de pioches. Les villageois, armés de fourches ou de pioches, accourent pour libérer leur église. On est au printemps, au mois de mai, et le temps est clément. Voyant quu'ils vont succomber sous le nombre, les sarrazins négocie : « Nous nous rendrons demain s’il y a du givre… » promettent-ils.
Quand l’aube arrive, le givre recouvre la campagne. Fidèles à leur promesse, les sarrazins se rendent et se répandent dans le pays. La paroisse de Saint-Sauveur prend alors le nom de « Givre-en-Mai ».

* Au VIIème siècle, des moines de Noirmoutier envoyés par saint Philbert (Philibert de Jumièges, aristocrate mérovingien) fondèrent la première abbaye de Luçon en Vendée.

** Charles, fils de Pépin d'Héristal et de sa concubine Alpaïde, devait son surnom de Martel (marteau) à son indomptable énergie. Bien que bâtard, il se fera proclamer maire du palais (second personnage du royaume) d'Austrasie par les grands en 715. Sa victoire de Néry en 719 lui permet de devenir maître de la Neustrie et de l'Austrasie. Il fera couronner roi un jeune enfant qui lui est dévoué,Thierry IV, qui meurt en 737. Charles ne lui donnera pas de successeur, mais n'osera pas se couronner lui-même. C'est son fils, Pépin le Bref, qui réalisera le changement de dynastie en 751. Les Carolingiens succéderont aux Mérovingiens de 751 à 987.
Eudes d'Aquitaine est allié avec un chef berbère du nord de la péninsule ibérique qui est en révolte contre le gouverneur Abdérame. Celui-ci vient à bout du rebelle et, sur sa lancée, franchit les Pyrénées et pille l'Aquitaine. Eudes, vaincu, appelle Charles Martel, qui bat les musulmans entre Poitiers et Tours en octobre 732. Charles en profite pour soumettre l'Aquitaine et faire admettre son autorité à l'aristocratie provençale alliée aux musulmans. Charles cherche à protéger ses frontières et à rétablir la domination franque sur les pays du sud de la Loire. Non seulement Charles ne se pose pas en défenseur de la foi, mais il s'est emparé de nombreux domaines ecclésiastiques pour les distribuer à ses propres fidèles sans prendre sur son patrimoine.
La défense de la chrétienté, n'était sans doute pas la préoccupation majeure de Charles Martel. Alors que le pape Grégoire III, invoque le secours de Charles Martel, duc et prince des Francs, pour repousser les Lombards, celui-ci ne s'empressera pas de répondre, ce que le pape remarquera dans une lettre :
« (…) Quoique nous nous soyons adressé à vous, très excellent fils, nous n’en avons reçu jusqu’à présent aucune consolation (…) Nous craignons qu’il ne vous soit imputé à péché, car on nous insulte et l’on dit : “Que Charles en qui vous avez mis votre refuge, vienne avec l’armée des Francs, qu’ils vous secourent, s’ils peuvent (…)”. Quelle douleur nous perce le cœur à ces reproches, voyant des enfants si puissants ne faire aucun effort pour défendre leur mère spirituelle, la sainte Eglise de Dieu (…)
Ne rejetez pas notre prière, ne fermez pas l’oreille à nos supplications (…) Ainsi, votre foi et votre nom seront célébrés et bénis en toutes les nations… ». C'est son fils Pépin le Bref, qui se chargera de cette mission, en 756.

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